Il y a un an maintenant, j’ai fait un burnout et je vais vous expliquer pourquoi c’était la meilleure chose qui pouvait m’arriver dans la vie.
Fuyez ! Sujet tabou !
Aujourd’hui encore, le burnout est perçu comme quelque chose de négatif, de limite tabou. J’ai eu cette prise de conscience après avoir reçu un commentaire sous un de mes posts Instagram pour fêter mes 1 an de burnout et que l’on m’a félicitée pour avoir “osé en parler”.
Mais pourquoi devrais-je avoir honte d’avoir fait un burnout ? Pourquoi est-ce perçu de manière si négative encore aujourd’hui ? Et pourquoi ne pourrais-je pas en parler en public sans rougir ? On parle bien de nos autres problèmes de santé pourtant !
Mon avis est que tout simplement beaucoup de personnes qui font aujourd’hui un burnout, ne saisissent pas les opportunités qui se présentent à elles, lorsqu’elles se retrouvent dans une telle situation. Le fait d’avoir fait un burnout mais de n’avoir rien changé à leur vie peut provoquer ce sentiment de honte finalement.
Ne jamais montrer ses faiblesses
Montrer ses faiblesses en public est souvent mal perçu par notre entourage car cela met en général très mal à l’aise.
Dès que l’on parle de maladie, de deuil, de séparation, de dépression ou de burnout, on sent de suite un “léger“ malaise flotter dans l’air…les regards fuyants, les changements de sujets ou les “oh mince, faut que je te laisse, je vais être en retard !”
On devient mal à l’aise car cela nous ramène à nos propres peurs et qu’on ne sait pas comment gérer tout ces moments difficiles de la vie.
Et pourtant, nous sommes tous malheureusement un jour ou l’autre confronté à un ou plusieurs de ces cas de figure…
Tout cela nous ramène à des émotions négatives et fait parfois remonter des souvenirs douloureux, donc lorsqu’on échange avec une personne qui traverse une de ces étapes, on ne sait pas trop quoi dire ou faire. Alors comme on ne sait pas de quelle façon réagir…on déploie toute une stratégie d’évitement pour ne pas avoir à en parler.
Je l’ai personnellement remarqué lorsque moi-même j’ai traversé mon burnout. Lorsque l’on me demandait (surtout à l’école de ma fille) si j’étais en arrêt de travail pour blessure et que je répondais que je faisais un burnout, bizarrement, le sujet de conversation était vite dévié !
Oh la belle épingle Pinterest ! Allez hop, je l’épingle!
Crise = changement ?
Je dois vous avouer qu’au début de mon burnout, je n’étais absolument pas à l’aise avec cela non plus ! Tout d’abord parce qu’il a fallu que je l’accepte et pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas l’échec, me retrouver en arrêt pour burnout ça a mis une sacrée raclée à mon petit égo !
Ensuite, il a fallu que je lâche prise sur la situation : j’avais honte de moi, honte d’avoir “échoué”, honte d’être chez moi à ne rien faire et surtout honte de ne pas avoir vu le coup venir. Mais une fois passé ces étapes difficiles, j’ai compris.
Un bon état d’esprit est essentiel
A partir du moment où j’ai intégré et compris ce qui se passait en moi, j’ai accepté la situation mais surtout je savais que ça n’allait pas être un état qui durerait longtemps. J’en étais persuadée depuis le début, je ne voulais pas que cette situation s’éternise. Je savais que ça prendrait le temps qu’il faudrait, mais je savais aussi que je traverserais cette étape.
Bien évidemment, dans ce genre de situation, il est primordial de se faire accompagner, pour en savoir plus, cliquez ici.
J’ai compris que cette crise que je vivais était le signe fort et puissant qu’il fallait changer quelque chose dans ma vie.
A quoi bon en arriver à un burnout si une fois mes angoisses et mes insomnies passées, je retournai exactement à la même vie ?
C’était devenu une évidence, je ne pouvais pas m’être retrouvée aussi mal pour recommencer tout à l’identique au bout de quelques semaines d’arrêt.
Alors que j’occupais un poste de responsable commerciale vraiment très bien payé, j’ai décidé de quitter mon emploi et donc de me retrouver au chômage.
Je ne vous cache pas que cela m’a fait très peur au début mais je n’en étais pas arrivée là par hasard !
Parmi les causes de mon burnout, il y a le fait que je n’étais plus du tout alignée avec mes valeurs dans mon poste précédent. Pendant de longs mois, je les ai enfouies, étouffées au fin de moi-même pour continuer à faire ce que l’on attendait de moi dans mon travail mais en m’oubliant complètement au passage.
Mais à trop me forcer et surtout à ne plus être alignée sur mes valeurs, mon corps a fini par me faire comprendre ce que ma tête essayait de me dire depuis des mois et que je ne voulais pas écouter.
Et hop ! A la poubelle !
Alors oui, aujourd’hui je peux vous dire que mon burnout était la meilleure chose qui pouvait m’arriver dans la vie ! Et si je n’ai qu’un conseil à vous donner, c’est de trouver ce que ce burnout a à vous dire, ce n’est jamais “juste comme ça”. Un burnout n’est pas juste un “trop plein de” ou un manque de quelque chose, c’est bien plus profond que ça.
C’est un message fort de votre être profond, de la personne qui sommeille véritablement en vous et qui ne demande qu’à enfin se réveiller pour s’épanouir.
Il ne faut pas avoir peur du burnout, il ne faut pas essayer de le cacher, de le pousser sous un meuble comme un tas de bazar qu’on ne sait plus où mettre ! Justement, ce tas de bazar a grand besoin d’être trié, rangé au bon endroit dans de belles boites et, oui, il y aura nécessairement une partie finira à la poubelle…pour se sentir plus léger ensuite !
Si aujourd’hui je peux parler de mon burnout avec cette prise de recul et cette légèreté c’est parce que je me suis enfin autorisée à m’écouter, j’ai d’abord cherché à me retrouver moi et à comprendre qui j’étais réellement.
Pour faire simple, mon burnout a complètement détraqué le pilote automatique sur lequel je m’étais branchée depuis des années et je n’ai pas l’intention de le remettre en route…
Il était foutu de toute manière, je l’ai balancé avec pas mal d’autres choses d’ailleurs !
Réapprendre à être soi
Libéré de toutes ces choses inutiles, mon esprit a enfin pu s’ouvrir en grand ! J’ai renoué avec certaines passions, j’ai réappris à prendre du temps pour moi, à lire, à m’intéresser à de nouveaux sujets passionnants comme le développement personnel, la psychologie positive, la lithothérapie. J’ai rencontré des personnes formidablement inspirantes.
Et par dessus tout, j’ai appris à apprécier mon rôle de mère et de n’avoir comme seule responsabilité que le bonheur de ma fille. Je ne cours plus après un chiffre d’affaires pour nourrir un rêve qui n’était pas le mien et je ne cherche plus à exister derrière un statut “qui en jette” mais bel et bien à exister pour moi en premier, sans aucun égoïsme.
Alors, si vous aussi vous traversez ou avez traversé un burnout, quels changements avez-vous fait ?
Je commence seulement à le percevoir de cette façon mais, effectivement, le burnout est réellement un bienfait! J’y crois à peine lorsque j’écris ces mots. Je suis dans cette phase de « début de rémission », du moins, je la sens comme ça, et j’ai vécu les mêmes étapes que tu décris ici. Bien que je me sois défaite de ce sentiment de honte (et, je me suis d’ailleurs posé la même question : pourquoi cette honte ?), je n’en parle toujours pas autour de moi. Pas ouvertement du moins. Je n’évite plus le sujet, j’emploie ce mot que j’évitais avant mais j’ai encore des gens dans mon entourage qui sont passés à côté et à qui je n’en parle pas. Mon changement de vie n’est pas encore flagrant mais, très clairement, il a aussi fallu que je passe par cette étape de « me retrouver ». Prendre du temps pour moi. Prendre le temps de dormir. Cette phrase paraît absurde et, pourtant, c’est LE changement qui m’a permit de réenclencher mon être interne. De le sortir de ce cimetière dans lequel je l’avis enterré.
Donc, quels changements ? Prendre le temps de dormir, d’abord. Ensuite, prendre le temps de prendre soin de moi en reprenant le sport et en prenant le temps de bien manger et de manger. Prendre le temps de me détendre avec un livre. Prendre le temps de laisser mon imagination se réveiller en même temps que moi. Et, enfin, recommencer à penser à l’avenir et former de nouveaux projets, beaucoup plus en accord avec qui je suis.
Vraiment, ces changements, lorsque je les lis, je me dis que c’est atroce. Ca devrait être à la base de tout…
En tout cas, merci pour cet article. Des fois, je me dis que je suis un cas isolé et ça fait du bien de constater que ce n’est pas le cas.
Bonjour Amandine !
Tout d’abord un grand merci et bravo pour avoir partagé ton expérience ici!
C’est vrai que c’est tellement important de prendre le temps de se retrouver, tu as d’ailleurs complètement raison, ce qui devrait être « normal » on ne s’autorisait même pas à nous l’offrir nous même…
Tu n’es pas un cas isolé et c’est justement pour cela que j’ai créé ce blog, pour qu’on ose en parler et surtout qu’on le dise haut et fort qu’on a pas honte d’avoir traversé cela!
Très belle journée à toi en tout cas et à bientôt j’espère! 😉